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COVALO : Bâtir des coalitions territoriales public-privé pour financer la transition agroécologique !
COVALO, c’est la feuille de route collaborative proposée par le mouvement pour répondre aux défis de la transition agroécologique, autour d’une initiative stratégique innovante : la création de coalitions territoriales public-privé pour financer et déployer la transition agricole et alimentaire à grande échelle.
Ces coalitions, portées par l’intelligence et l’action collective, visent trois innovations majeures : la consolidation d’un socle commun d’outils pour mutualiser les coûts et sécuriser les trajectoires de transition agroécologique et bas-carbone, la création de nouveaux modèles économiques pour partager les risques et créer de la valeur et, enfin, la mise en place de gouvernances territoriales pour pérenniser et simplifier cette transition au bénéfice des agriculteurs.
Un momentum pour l'agroécologie
En moins d’un siècle, l’agriculture a connu des transformations majeures multipliant les rendements de façon exponentielle afin de répondre au besoin primaire de nourrir l’ensemble de la population mondiale. Cette évolution nécessaire a transformé notre société mais a également entraîné des effets collatéraux, poussant les entreprises et les citoyens à plébisciter une agriculture locale et plus respectueuse de l’environnement, tendance accentuée par la crise sanitaire de 2020.
Les agriculteurs, désormais reconnus pour leur rôle essentiel dans la préservation des communs et la régénération du capital naturel, doivent maintenant faire face à des défis climatiques, de gestion des ressources et de maintien des rendements, tout en répondant aux attentes sociétales et environnementales croissantes.
Simultanément, les entreprises doivent transformer leur modèle d’affaires pour décarboner leurs opérations jusqu’à leur amont agricole (scope 3), régénérer la biodiversité (via des cadres volontaires tels que le SBTn) et se conformer aux nouvelles normes de rapport extra-financier (CSRD).
Dans ce contexte exigeant, l’agroécologie émerge comme une solution clé pour répondre aux enjeux écologiques et de reporting, nécessitant la conception de nouveaux modèles de coopération pour réussir son déploiement à grande échelle.
Une histoire débutée en 2020
Déployé entre 2020 et 2024 sur le tiers nord de la France, le projet Cultures d’industrie sur sols vivants, mené avec 23 partenaires, a permis de créer les conditions techniques, économiques et de coopération pour développer des filières agroécologiques de pomme de terre et de betterave sucrière. Ce projet pilote a permis de modéliser les coûts et risques de la transition et de démontrer scientifiquement que les agriculteurs, en avançant dans leur transition, fournissent plus de services écosystémiques. Ce projet a également permis de prendre conscience que l’approche filière telle qu’elle est mise en place traditionnellement n’est plus suffisante pour répondre aux enjeux de la transition : en effet, le changement de système sur la ferme induit nécessairement un changement d’approche au sein de l’écosystème afin de proposer aux agriculteurs une approche à la rotation, c’est-à-dire couvrant l’ensemble de ses productions, pour sécuriser et valoriser ses efforts au juste niveau. Cette dynamique de coalition sans précédent nécessite donc un changement de paradigme dans le fonctionnement entre acteurs privés, mais aussi avec le soutien du secteur public pour financer ces efforts.
Ainsi, le premier PSE régénératif (paiement pour services environnementaux) est né dans les Hauts-de-France, grâce à une collaboration entre le mouvement et l’Agence de l’Eau Artois-Picardie, sur un principe simple et déterminant pour la transition : mutualiser les financements publics et privés pour couvrir les risques des agriculteurs en transition et rémunérer les services écosystémiques.
Issues de ces expériences, les coalitions du projet COVALO, impliquant acteurs privés et publics, ont pour objectif de soutenir économiquement les agriculteurs, régénérer les sols et les écosystèmes, réduire l’usage de produits phytosanitaires, sécuriser la résilience des filières agroalimentaires et créer les conditions favorables à la planification écologique des territoires.
Trois innovations majeures
Le projet présente plusieurs innovations clés qui sont étroitement liées pour promouvoir l’agroécologie à grande échelle. Tout d’abord, il prévoit la création d’un observatoire technico-économique d’intérêt général. Grâce à une mutualisation de la collecte de données autour d’agroecologie.org et de l’Indice de Régénération, la réalisation des diagnostics agricoles mais aussi l’accompagnement technique des agriculteurs se verront facilités tout en permettant de nous doter collectivement d’une cartographie de l’état d’avancement de l’agroécologie en France et de faire émerger le plus rapidement possible des itinéraires techniques sécurisés pour les débutants.
La deuxième innovation majeure réside dans le modèle de financement de la transition. A partir d’un état des lieux exhaustif de l’impact technico-économique et environnemental de la transition sur un réseau de fermes pionnières, le projet vise à créer des outils de modélisation économique robustes pour proposer un état des lieux des coûts et risques de la transition selon le système de production et le contexte pédo-climatiques. Sur cette base, et grâce à un travail d’intelligence collective sans précédent sur chaque territoire, le projet permettra également de créer un outil de simulation de scénarii de contributions financières entre partenaires d’une coalition , renforçant ainsi l’engagement et la viabilité économique des initiatives agroécologiques.
Enfin, la troisième innovation stratégique concerne l’expérimentation de modèles de gouvernances territoriales. Sur la base d’un diagnostic approfondi des acteurs et des initiatives existantes sur chaque territoire et la co-construction de solutions avec tous les acteurs impliqués, le projet vise à faire émerger de nouveaux modes de coopération et à expérimenter des modes de gouvernance associés.. Cette approche collaborative permettra d’assurer la pérennité des initiatives tout en répondant aux besoins spécifiques de chaque territoire.
Les bénéfices visés
Ce projet ambitieux vise à renforcer la souveraineté alimentaire en maintenant les rendements agricoles tout en sécurisant les approvisionnements locaux et en assurant la compétitivité sur les marchés. En répondant aux attentes sociétales, il s’engage à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires, à diminuer l’empreinte carbone et à promouvoir la biodiversité, tout en rendant les produits agroécologiques économiquement accessibles.
Pour les agriculteurs, ce projet offre bien plus qu’un simple soutien financier pour la transition vers des pratiques durables : il améliore leur image en démontrant les bénéfices rendus à la société, valorise économiquement les services écosystémiques qu’ils fournissent et rend ainsi le métier plus attractif. En parallèle, il renforce la résilience des exploitations face aux aléas climatiques, tout en augmentant leur capacité à produire des services écosystémiques essentiels.
En termes d’attractivité territoriale, ce projet contribue au maintien et au développement de l’activité économique et de l’emploi agricole, tout en diversifiant les acteurs locaux et en renforçant les liens communautaires. Ainsi, il forge un lien essentiel entre la durabilité environnementale, l’autonomie économique des agriculteurs et le bien-être social, consolidant ainsi un avenir agricole plus résilient et harmonieux.
Un pilotage et une gouvernance sur les territoires
Six territoires pilotes ont été définis, portés par les coopératives & négoces locaux (chefs de file) au regard de leur accompagnement auprès des agriculteurs dans le déploiement de nouvelles pratiques et de leur rôle central dans la structuration des filières. Chaque coopérative bénéficiera d’un consortium local (le mouvement PADV en tant que tiers de confiance, coopératives, industries, acteurs publics, partenaires techniques, conseil scientifique, comité des parties prenantes…) pour construire une organisation à l’échelle de la rotation, sécuriser et soutenir les agriculteurs sur plan technico-économique, mutualiser les efforts et les investissements et, enfin, offrir un relais institutionnel national et européen au projet.
2024
2025
2026
2027
COVALO, ce projet de coalition territoriale public-privé pour la transition agroécologique représente une initiative ambitieuse et innovante, répondant aux défis contemporains de manière collaborative et structurée. En s’appuyant sur des innovations majeures et une gouvernance robuste, il vise à accélérer la transition agroécologique, au bénéfice des agriculteurs, des entreprises, des consommateurs et de l’environnement.
Pour aller plus loin...
L’objectif pouvait paraître écrasant : mener en deux jours des travaux qui resteront dans l’histoire de l’agroécologie comme un moment fort de convergence et d’accélération de la transition…
Le mouvement Pour une Agriculture du Vivant est le tiers de confiance de la transition agricole et alimentaire. Le mouvement engage tous les acteurs afin de transformer notre modèle actuel à bout de souffle, en une agriculture créatrice de valeurs…
Une première édition qui a réuni 120 personnes de 57 structures (agriculteurs, amont agricole, industriels , distributeurs, partenaires, institutionnels…) pour co-construire, ensemble, les conditions du déploiement à grande échelle de la transition !