La couverture végétale, un incontournable pour un sol vivant

C’est l’un des principes phares de l’agroécologie : ne jamais laisser un sol à nu. Pour le couvrir, il s’agit d’implanter volontairement une culture intermédiaire quand une parcelle n’est pas exploitée et/ou un couvert dans l’inter-rang ; voire parfois, de laisser la végétation pousser naturellement. Une pratique qui offre de nombreux avantages tant agronomiques qu’écologiques.

L'agroécologie Pour une agriculture du vivant
Couvert végétaux en Grandes Cultures

Selon les espèces semées, seules ou en association, une couverture végétale, source de matière organique, va avoir des effets sur la qualité du sol et la biodiversité :

  • L’amélioration de la structure du sol grâce à l’exploration des racines et la préservation de la vie souterraine (vers de terre, champignons, bactéries…) ;
  • Une protection contre le ruissellement de la pluie et le vent, qui limite l’érosion en surface ;
  • Une meilleure fertilisation du sol – par exemple, avec des espèces comme les légumineuses captant l’azote de l’air, fournissant alors un engrais vert – et une rétention des éléments nutritifs ;
  • Un moyen de capter et stocker le carbone, contribuant à la lutte contre le réchauffement climatique ;
  • La fourniture d’un refuge pour la faune sauvage (insectes, auxiliaires des cultures,…) ;
  • Une concurrence vis-à-vis des mauvaises herbes, impactant l’utilisation ultérieure de produits phytosanitaires.

Autre avantage concomitant, le couvert végétal peut également être utilisé comme fourrage (en pâturage, foin…) pour l’alimentation des animaux.

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Brebis Solognote pâturent un couvert @Louise Mancel

Une couverture entre deux semis ou dans l’inter-rang des cultures

Dans de nombreuses zones, la couverture des sols est obligatoire à l’interculture. En effet, dans le cadre du quatrième programme d’actions de la directive européenne du 12 décembre 1991 aussi appelée directive nitrate, la couverture des sols conduit à développer progressivement les couverts végétaux grâce notamment à l’implantation de cultures intermédiaires pièges à nitrate (Cipan).  

En céréales et oléagineux, un couvert végétal va permettre de protéger les parcelles nues pendant l’été ou jusqu’en fin d’hiver, avant d’être détruits pour les implantations d’automne ou de printemps.

La culture intermédiaire peut également servir de paillage pour le semis suivant comme c’est potentiellement le cas en maraîchage. Pour les cultures en ligne – légumes, vignes, arbres fruitiers…-, ce sont les inter-rangs qui sont ciblés.

Une technique qui doit être adaptée à chaque contexte

Qu’elle soit temporaire ou plus longue, la couverture d’une parcelle est toujours bénéfique pour la vie du sol. Toutefois, l’installation d’un couvert végétal peut amener de nouvelles problématiques à gérer pour les agriculteurs. 

Dans certains cas, par exemple, la couverture du sol en début de printemps peut ralentir le réchauffement du sol. Cela peut impacter le démarrage au semis des cultures suivantes, qui ont besoin de températures minimum, et leur développement par la suite. Les couverts peuvent également servir d’abris aux rongeurs (campagnols, mulots…), provoquant des dégâts en grandes cultures, en viticulture, en arboriculture…

Les modalités de mise en œuvre de cette pratique reste donc un choix de chaque producteur, basé sur sa connaissance du contexte technico-économique de l’exploitation (conditions pédo-climatiques, rotation, environnement, réglementation, organisation du travail…).

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