Cultures d’Industrie sur Sols Vivants (CISV)
Pour répondre aux enjeux agronomiques et économiques des filières de cultures d’industrie (pomme de terre et betterave sucrière) dans le tiers Nord de la France (Hauts de France, Normandie, Loiret, Champagne et Aube), l’association Pour une Agriculture du Vivant a structuré un projet collectif réunissant 23 partenaires de l’amont à l’aval de ces filières et 75 agriculteurs engagés dans le projet.
Sur une période de janvier 2020 à décembre 2023, ce projet a pour objectif de créer l’ensemble des conditions (techniques, économiques et de coopération entre les acteurs) pour le lancement, le déploiement et la pérennisation des filières agroécologiques de la pomme de terre et de la betterave. Il vise notamment à :
- Développer les pratiques agroécologiques chez une centaine d’agriculteurs et créer un réseau d’échanges impliquant également les techniciens ;
- Co-construire un modèle économique pérenne et structurer 7 filières de valorisation pour sécuriser la transition des agriculteurs ;
- Diffuser les retours d’expériences et les résultats à 15000 agriculteurs.
Grâce à ce projet collectif, plus de 25 formations et rendez-vous terrain ont pu être organisés et 615 ha d’essais innovants avec des pratiques agroécologiques ont été mis en place (protection de sols, de la biodiversité…).
Les agriculteurs sont accompagnés dans leur démarche de progrès avec l’Indice de Régénération, permettant de mesurer leur avancement dans les pratiques agroécologiques.
Des visites croisées de sites industriels ont aussi été organisées pour échanger sur les enjeux respectifs des parties prenantes, co-construire le cadre des filières, sécuriser et massifier la transition agroécologique.
C’est donc collectivement que se porte la transition agricole !
La place du carbone
Dans le cadre de ce projet, une trentaine de diagnostics carbone ont été réalisés par Pour une Agriculture du Vivant et Greensol.
Ces derniers ont montré que l’avancée dans la transition, évaluée par l’Indice de Régénération, s’accompagne clairement d’une augmentation du stockage de carbone, notamment grâce au travail sur les couverts végétaux et les apports de matière organique. C’est dans cet axe du stockage de carbone, fondamental pour la régénération et la résilience du sol, que réside le potentiel d’amélioration du bilan carbone des agriculteurs. Les réductions d’émissions directes (utilisation d’engrais, etc…) représentent un potentiel très réduit et un possible risque agronomique à ne pas sous-estimer.
Les simulations de changement de pratiques ont également montré que le nombre de crédits carbone générés chez les agriculteurs du projet ne permet de couvrir qu’une petite partie du coût de mise en place des pratiques. Les résultats ont été présentés lors de la commission Agronomie en Juin 2022, et lors de la Journée Annuelle des Techniciens, en décembre 2022.
Quelles avancées dans les filières ?
Avec ce projet d’ampleur, les filières de cultures d’industrie sont en pleine évolution.
Du point de vue agronomique d’abord, les agriculteurs bénéficient d’une meilleure maîtrise des pratiques agroécologiques. Elles s’accompagnent également, avec le PNRI, d’une étude sur les plantes compagnes en cultures d’industrie afin de trouver des solutions alternatives aux intrants.
Du point de vue économique ensuite, les partenaires intermédiaires étudient, grâce à l’outil de modélisation économique, les variations de prix ainsi que les types de contractualisation à mettre en place au sein des filières.
Du côté de la R&D, au-delà de l’étude carbone, une étude sur la qualité organoleptique et nutritionnelle des pommes de terre cultivées en agroécologie est en cours pour mesurer l’impact des pratiques sur la qualité des productions.
La dynamique est lancée et s’étend désormais avec des partenaires territoriaux pour accompagner des dispositifs de financement de l’agroécologie complémentaires, basés sur l’Indice de Régénération.
Une journée collective de fin de projet :
Découvrez en images les retours des agriculteurs et des partenaires du projet, réunis lors d’une journée collective qui avait pour but de :
- Dresser le bilan des trois premières années du projet,
- Réfléchir aux synergies futures,
- Partager les retours d’expériences terrain !
Les ressouces du projet
Retours d’expériences, vidéos, livret technique… autant de ressources produites et désormais mises à la disposition des agriculteurs mais également des techniciens, responsables agronomiques…
Des témoignages vidéos
7 agriculteurs aux pratiques innovantes ont souhaité témoigner de leur implication dans la transition agroécologique. Pâturage des couverts, essais aux champs, modifications des itinéraires techniques, réduction du travail du sol : ils mettent à disposition leurs innovations à la ferme et nous expliquent leurs impacts technico-économiques.
Pour consulter les vidéos cliquez ici
Un livret technique
18 formations et une quinzaine de rencontres techniques ont été organisées durant le projet. Cette synthèse permet de découvrir ou d’approfondir des sujets variés. Agronomiques, bien sûr, mais pas uniquement : fertilité des sols, équipements agricoles, biodiversité fonctionnelle ou encore gestion économique de la transition agroécologique.
Pour consulter le livret cliquez ici
Des retours d’expériences
Sur la plateforme ae.org, des dizaines d’agriculteurs engagés ont rédigé des REXAgri, proposant ainsi à leurs confrères et consoeurs de profiter des apports de connaissances suite aux essais réalisés dans le cadre du projet.
Pour consulter les Rex cliquez ici
Ce projet aura permis à plus d’une centaine d’agriculteurs et de techniciens de profiter de formations et d’accompagnements techniques d’experts, mais aussi de réunir les conditions économiques et de coopération nécessaires à la création de filières agroécologiques.
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