La Journée mondiale de l’eau 2025 est une opportunité pour renforcer notre engagement en faveur d’une gestion plus durable de cette ressource essentielle. En Hauts-de-France, où l’agriculture exerce une pression croissante sur l’eau, seulement 22 % des masses d’eau sont considérées comme en “bon état” écologique.
Pour accélérer la transition agroécologique, le 1ᵉʳ PSE Régénératif, développé par l’association Pour une Agriculture du Vivant, l’Agence de l’Eau Artois-Picardie et les acteurs des filières, soutient financièrement les agriculteurs adoptant des pratiques favorisant la régénération des sols et la préservation de la ressource en eau, grâce à un partenariat d’acteurs publics privés innovant.
Journée mondiale de l’eau : un moment de sensibilisation et d’actions
Instituée en 1992 par l’Organisation des Nations Unies, la Journée mondiale de l’eau est une journée de sensibilisation à la gestion durable des ressources en eau. Célébrée chaque 22 mars, elle met en lumière les défis et les progrès réalisés dans un contexte où le changement climatique accentue les pénuries et les déséquilibres hydriques. Pourtant, des avancées notables ont été accomplies ces dernières années : depuis 2000, plus de 2,1 milliards de personnes ont obtenu un accès à une eau potable gérée en toute sécurité et, en 2022, 74 % de la population mondiale bénéficiait d’une source d’eau potable améliorée, contre 62 % en 2000.
Organisée cette année sur le thème de “la préservation des glaciers”, enjeu majeur pour préserver la réserve d’eau douce, elle permet de s’interroger sur la disponibilité et la gestion durable de cette ressource.
Les enjeux de la ressource en eau dans les Hauts-de-France
Cette prise de conscience résonne particulièrement en France, où les ressources en eau font face à des pressions croissantes. Plus particulièrement, dans les Hauts-de-France, où sa gestion représente un enjeu important, avec des défis liés à la qualité, à l’équilibre des nappes phréatiques et à l’adaptation aux effets du changement climatique. Dans un rapport de 2023, la cour régionale des comptes anticipe une chute de 20% de la ressource en eau d’ici à 2050.
Dans cette région où les cultures de betterave et de pomme de terre occupent 18 % des surfaces agricoles exploitées, l’agriculture joue un rôle clé, que ce soit dans la qualité ou la disponibilité de l’eau.
L’objectif de l’Agence de l’eau Artois-Picardie est ambitieux : atteindre 50 % des masses d’eau en bon état écologique d’ici à 2027, contre seulement 22 % en 2020. Pour y parvenir, les pratiques agricoles se doivent d’évoluer.
Le PSE Régénératif, un levier pour préserver l’eau
Face à cet enjeu, l’Agence de l’Eau Artois-Picardie cherche des solutions pour stabiliser les prélèvements agricoles au niveau de 2019, améliorer la qualité des masses d’eau et favoriser la recharge des nappes phréatiques. Dans une région où le modèle agricole est historiquement tourné vers les cultures d’industrie, la transition agroécologique représente une opportunité pour innover et concilier performances économiques et préservation des ressources.
C’est dans ce contexte qu’a été mis en place le 1ᵉʳ Paiement pour Services Environnementaux (PSE) Régénératif, un dispositif incitatif pour déployer la transition agroécologique sur le territoire.
Les agriculteurs engagés bénéficient d’un double soutien financier : les primes filières, versées par des acteurs privés, prennent en charge les surcoûts liés à l’évolution des pratiques, tandis que l’Agence de l’Eau Artois-Picardie rémunère les services écosystémiques rendus, comme l’amélioration de la qualité des sols et la préservation des ressources hydriques.
Le suivi des agriculteurs s’appuie sur l’Indice de Régénération, la boussole agronomique développée par l’association, qui permet d’évaluer les pratiques réalisées et de les accompagner dans leur démarche de progrès. En complément, l’accompagnement technique est assuré par les acteurs privés et leurs techniciens formés à l’agroécologie, qui soutiennent les agriculteurs dans l’adoption progressive de ces changements.
Grâce à cette coopération entre acteurs publics et privés, le PSE Régénératif sécurise l’évolution des pratiques agricoles en limitant les risques économiques et en renforçant la durabilité des exploitations.
Une dynamique collective pour accélérer la transition
L’implication des acteurs agro-industriels dans le projet s’inscrit dans des dynamiques internes aux entreprises de prise en compte des enjeux environnementaux, avec une volonté de sécuriser l’approvisionnement en matières premières tout en réduisant leur impact sur les écosystèmes.
À titre d’exemple, la participation de Cristal Union, dès l’origine du projet, résonne avec des initiatives déjà mises en place au niveau industriel pour préserver la ressource, notamment à travers la réutilisation de l’eau extraite des betteraves sucrières dans les procédés de fabrication ainsi que sa restitution aux agriculteurs via l’irrigation et les épandages. La coopérative ambitionne à terme de rendre autonome l’ensemble de ses sucreries.
De son côté, McCain, entreprise familiale canadienne, l’une des premières à soutenir cette démarche collective territoriale, inscrit cette initiative dans sa stratégie de gestion durable de l’eau. Le groupe travaille main dans la main avec ses agriculteurs pour déployer des pratiques d’agriculture régénérative, telles que l’utilisation de couverts végétaux multi-espèces. Ces derniers ont, non seulement, un impact positif sur la biodiversité et les rendements, mais permettent aussi de limiter l’érosion et le lessivage des nutriments, contribuant ainsi à la préservation des ressources en eau.
De l’amont à l’aval, 17 entreprises et coopératives sont engagées dans le projet :
L'amont agricole partenaire du PSE Régénératif :
Les entreprises de l’aval partenaires du PSE Régénératif :
En soutenant la transition agroécologique, ces acteurs favorisent une production plus résiliente face au changement climatique et aux réglementations environnementales croissantes, tout en répondant aux attentes sociétales en matière de durabilité.
Découvrez la vidéo Genèse du projet
Le PSE Régénératif démontre qu’en valorisant les services écosystémiques, il est possible d’accompagner les agriculteurs vers des pratiques plus durables, alliant performance économique et préservation de l’environnement.
En cette Journée mondiale de l’eau 2025, le PSE Régénératif démontre qu’il est possible de concilier agriculture et préservation de l’eau. Grâce à l’engagement des agriculteurs, des acteurs filières et des acteurs publics, des solutions concrètes émergent pour mieux gérer cette ressource essentielle et assurer un avenir plus durable pour l’agriculture dans les Hauts-de-France.
Pour aller plus loin...
Dans les Hauts-de-France, l’association Pour une Agriculture du Vivant et l’Agence de l’Eau Artois-Picardie se sont associées pour mutualiser les dispositifs de financement publics et privés afin de couvrir le risque des agriculteurs s’engageant dans la transition et de rémunérer les services écosystémiques rendus avec ces nouvelles pratiques de l’agriculture de régénération.
Grâce à sa vision systémique des enjeux de la transition et à sa capacité de mobilisation unique, l’association coordonne ou contribue à des programmes collectifs d’ampleur, qui visent à lever ces verrous et développer des solutions agroécologiques innovantes.
Répondre aux défis de la transition agroécologique, autour d’une initiative stratégique innovante : la création de coalitions territoriales public-privé pour financer et déployer la transition agricole et alimentaire à grande échelle.