Le LBC est-il réellement une opportunité pour financer la transition agroécologique ? Avec quelle prise de risque pour les agriculteurs ? Quelle articulation avec l’Indice de Régénération (IR) ? Telles étaient les thématiques abordées lors de notre #Webinaire : « Label Bas Carbone en grandes cultures : résultats et enseignements après un an de tests terrain ».
Léa Lugassy
Docteure en agroécologie
Responsable de la recherche et du développement
17/03/2023
En tant que tiers de confiance de la transition agroécologique, nos adhérents comptaient sur notre analyse, la première basée sur des données issues de plus de 50 fermes déjà engagées dans la transition agroécologique. 18 mois après le lancement du LBC Grandes Cultures, nous avons donc partagé avec eux les conclusions de l’étude menée sur le terrain avec nos partenaires coopératives/négoces et agriculteurs.
Quels enseignements du terrain ?
- La transition agroécologique permet de stocker du carbone. La réduction des émissions vient dans un second temps grâce à la régénération du sol ;
- La réduction du scope 3 se fera grâce au plan de progrès agronomique. L’objectif seul de la réduction des émissions directes est dangereuse agronomiquement et doit donc être intégrée dans une vision systémique ;
- La nécessaire prudence vis-à-vis des rémunérations carbone. La simulation du stockage est certes à la portée de tous, mais il peut être plus compliqué de l’atteindre.
Cet événement a été un grand succès en répondant aux différentes questions que nos adhérents se posent sur ces enjeux, la manière d’articuler agroécologie et bas-carbone, ainsi que sur nos travaux liés au financement de la transition.
Quelles conclusion à date ?
- Le collectif est la voie pour progresser dans la régénération des sols (stockage carbone inclus) avec formation, partage d’expérience, réseau de pairs, synergies entre fermes, etc…
- Le potentiel des crédits carbone LBC associés à la régénération du sol est aujourd’hui très limité pour des agriculteurs déjà engagés et couvre à peine la moitié des coûts de mise en place des pratiques
- Les primes filières agroécologiques basées sur l’IR sont le levier le plus efficace pour engager une transition de filière et générer d’autres co-financements (MAEC, PSE, etc…).
Les enjeux couverts par cette étude démontrent ainsi clairement l’absolue nécessité de passer du “financement de la transition” au “financement du nouveau modèle agroécologique”, collectif et sécurisant !
