Économie régénérative : un guide AFNOR SPEC pour transformer l'économie au service du vivant

Face à l’urgence écologique et sociale, les acteurs économiques cherchent de nouveaux modèles capables de répondre aux défis systémiques d’aujourd’hui. Parmi eux, l’économie régénérative se distingue comme une alternative. Allant au-delà des notions de durabilité, elle propose une nouvelle relation au vivant dans lequel l’humain et l’écosystème forment une même communauté de destin. Avec la publication de l’AFNOR SPEC Économie Régénérative, la France franchit une étape clé pour structurer et accélérer cette transformation. Pour une Agriculture du Vivant a participé au groupe de travail qui a permis de faire émerger ce premier guide normatif.

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Depuis plusieurs décennies, les rapports du GIEC et de l’IPBES alertent sur le dépassement des limites planétaires dans des domaines cruciaux tels que la biodiversité, le cycle de l’eau et les équilibres climatiques. Ces dépassements, combinés à des crises sociales et économiques croissantes, appellent à un changement radical de paradigme : il ne suffit plus de limiter les dégâts en réduisant les externalités négatives, il est désormais temps d’agir pour restaurer et régénérer et donc de produire des externalités positives.

Qu'est-ce que l'économie régénérative ?

L’économie régénérative propose une autre façon de faire l’économie. Elle repose sur une approche qui produit des impacts positifs, en se basant sur les principes d’une triple régénération : 

  • Écologique : restauration des écosystèmes vivants pour garantir leur résilience
  • Sociale : amélioration des conditions de vie, du lien social et de la qualité du travail
  • Économique : création de valeur grâce à des modèles ancrés dans les réalités des territoires.

Ce modèle, systémique, se caractérise par un nouveau rapport au vivant et une nouvelle relation entre les parties prenantes d’un territoire. Pour qu’il puisse pleinement se déployer, il nécessite un cadre structurant et des outils adaptés.

Pourquoi un guide normatif ?

L’émergence de l’économie régénérative s’accompagne d’un risque de dilution ou de mauvaise interprétation des concepts. Éditer une spécification permet de guider les acteurs, d’harmoniser les pratiques et d’éviter les dérives tout en soutenant la transition vers une économie véritablement régénérative. C’est dans ce cadre que l’association française de normalisation (AFNOR) a élaboré l’AFNOR SPEC Économie Régénérative. Les processus de normalisation font partie des moyens les plus accessibles aux acteurs économiques pour structurer leurs pratiques et leurs marchés. Dans le cas de l’économie régénérative, c’est une façon de se doter rapidement d’un cadre de référence pour accompagner ce mouvement émergent.

Un guide qui répond à plusieurs besoins :

  • Clarifier et encadrer : répondre au besoin des acteurs de disposer d’une définition commune et précise, afin d’éviter le « regenwashing » et les interprétations de la régénération sans fondements scientifiques ;
  • Structurer et harmoniser : poser un cadre pour permettre le développement de l’économie régénérative sur des bases saines, robustes et exigeantes ;
  • Faciliter la transition : permettre aux entreprises, collectivités et autres acteurs de se situer et de s’engager dans une trajectoire régénérative crédible et mesurable.
"La diversité des acteurs et de leurs contributions a permis d’aboutir à un consensus fort définissant l’économie régénérative comme une démarche de progrès et d’amélioration continue. Celle-ci permet donc à toutes les organisations d’intégrer le vivant dans leurs stratégies respectives, tout en établissant des trajectoires d’évolution qui corrèlent enjeux internes des entreprises, besoins humains et limites planétaires."
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Elise BOURMEAU
Administratrice de Pour Une Agriculture du Vivant

En parallèle, Pour une Agriculture du Vivant a déjà initié un travail structurant avec la Démarche de Régénération, un parcours conçu pour accompagner les entreprises dans la création de filières agroécologiques et la transformation de leurs engagements RSE en actions concrètes. Ce dispositif permet de former les parties prenantes, sécuriser la transition des agriculteurs à travers des contrats de progrès, et garantir les résultats obtenus grâce à une procédure de vérification indépendante. En s’appuyant notamment sur des outils comme l’Indice de Régénération, la Démarche de Régénération aide les organisations à intégrer l’agroécologie dans leurs stratégies globales tout en renforçant leur impact collectif.

L’AFNOR SPEC Économie Régénérative vient prolonger cet effort en allant encore plus loin, en posant un cadre structurant et évolutif pour accompagner l’ensemble des acteurs vers une transition économique régénérative systémique.

Une base solide pour accélérer la transition vers un modèle durable

L’AFNOR SPEC Économie Régénérative est le fruit d’un travail collectif mené sur plus de six mois, réunissant 20 organisations issues de secteurs variés, dont le mouvement Pour une Agriculture du Vivant. Ce document évolutif pose les bases d’une future norme internationale (ISO), en s’alignant sur les accords de Paris et les Objectifs de Développement Durable (ODD).

L’ambition est de structurer et de diffuser un cadre rigoureux pour développer l’économie régénérative sur des bases solides et consensuelles. En légitimant leurs démarches, elle permet aux organisations de valoriser leurs efforts et de se différencier dans un marché en pleine transition.

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À qui s’adresse ce guide ?

L’AFNOR SPEC Économie Régénérative s’adresse aux entreprises de toutes tailles, aux collectivités territoriales, ONG et associations développant des projets collaboratifs. Ces publics, quelle que soit leur taille ou leur secteur, y trouvent des outils pour intégrer des pratiques régénératives et s’engager dans une transition économique durable.

Perspectives et opportunités

Conçue comme un document évolutif, enrichie par les retours des acteurs sur le terrain, l’AFNOR SPEC est une première étape vers l’harmonisation des pratiques à l’échelle internationale. En encourageant la coopération entre les acteurs, elle crée des synergies locales et globales, renforçant la résilience, la collaboration et la création de valeur partagée dans la transformation des modèles économiques.

S’engager dès aujourd’hui dans l’économie régénérative offre de nombreux avantages :

  • Anticiper les évolutions réglementaires et les attentes croissantes des parties prenantes ; 
  • Améliorer la résilience des acteurs face aux crises climatiques et économiques ;
  • Accroître l’attractivité des entreprises auprès des consommateurs et des investisseurs de plus en plus sensibles aux enjeux environnementaux.

En rejoignant cette dynamique, les acteurs contribuent activement à une transition économique durable et participent à la transformation nécessaire des modèles de production et de consommation.

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Et l’agroécologie dans tout ça ?

L’agroécologie s’impose comme une composante clé de l’économie régénérative, en incarnant ses principes au cœur des pratiques agricoles. En employant des modes de production cherchant à restaurer les écosystèmes agricoles tout en assurant des bénéfices sociaux et économiques pour les agriculteurs et leurs communautés, elle s’inscrit au-delà de la simple notion de durabilité. 

Pour accompagner cette transformation, des outils concrets comme l’Indice de Régénération, développé par Pour une Agriculture du Vivant, jouent un rôle central. Véritable boussole agronomique, cet indice permet d’évaluer l’impact des pratiques agricoles sur les sols, les plantes et les paysages. En intégrant des critères comme la fertilité des sols ou la biodiversité, il aide les agriculteurs à mesurer leurs progrès et à ajuster leurs pratiques en fonction des spécificités de leur ferme et de leur environnement.

En replaçant le vivant au centre des modèles de production alimentaire, l’agroécologie illustre comment les pratiques régénératrices peuvent être mises en œuvre de manière concrète et locale. Grâce à des outils comme l’Indice de Régénération, l’agroécologie favorise la biodiversité, optimise les ressources naturelles et renforce les liens entre les acteurs d’un territoire. Cela en fait un levier puissant pour accompagner la transition vers une économie régénérative et inclusive, tout en garantissant des impacts mesurables et valorisables à chaque étape.

“Le déploiement territorial de cette spécification permet de repositionner l’agriculture, dans ses interdépendances avec tous les autres secteurs économiques, comme levier vers une transformation systémique des modèles.”
Elise Bourmeau Greenflex 01
Elise BOURMEAU
Administratrice de Pour Une Agriculture du Vivant

L’AFNOR SPEC Économie Régénérative constitue un levier essentiel pour accompagner la transition vers une économie durable en offrant un cadre clair et cohérent pour les organisations engagées. Sa mise en œuvre permettra de renforcer les pratiques régénératives à l’échelle locale et mondiale. Cependant, cette transformation nécessite une mobilisation collective de tous les acteurs pour accélérer le passage à un modèle économique au service du vivant et de la planète.

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Pour aller plus loin...

Pour une entreprise, s’inscrire dans une Démarche de Régénération nécessite une prise en compte de ses enjeux de transition au cœur même de sa stratégie globale. En sa qualité de Tiers de confiance de la transition, Pour une Agriculture du Vivant est en mesure de leur proposer un accompagnement adapté, éclairé et objectif pour atteindre collectivement et sereinement le statut d’entreprise régénérative.

Véritable boussole agronomique il est déjà utilisé par des milliers d’agriculteurs, des dizaines de coopératives, d’entreprises et des organismes de financement pour structurer des filières agroécologiques et financer la transition.
Conçu comme une démarche de progrès, cet outil permet à tous les acteurs de bénéficier d’un référentiel commun pour engager la transition des pratiques agricoles, les faire progresser et les valoriser.

Un parcours d’accompagnement pour créer du lien entre nos adhérents, partager des problématiques communes et leur donner les clés pour embarquer en interne, être l’ambassadeur du mouvement et intégrer l’agroécologie au cœur des réflexions et du modèle de leur entreprise.