Face aux défis climatiques et économiques, l’agriculture se transforme, portée par des acteurs engagés. À l’occasion du Salon International de l’Agriculture 2025, qui met en avant la fierté agricole française, Beyond Green s’impose comme un modèle innovant de transition agroécologique.
Maxime Durand, cofondateur de Beyond Green, revient sur les ambitions de son entreprise et son engagement pour une agriculture plus durable. À travers ses marques (Pour Demain, Transition, Vivants!), il œuvre pour une évolution des pratiques agricoles, conciliant respect de l’environnement et juste rémunération des producteurs. Leur nouvelle gamme Vivants! accompagne les agriculteurs engagés dans des pratiques vertueuses pour la biodiversité.
Un accompagnement concret pour les agriculteurs
Quelle est la place de l'agroécologie chez Beyond Green ?
“La transition agricole est au centre de notre métier. Chez Beyond Green, nous avons structuré nos marques autour de cet engagement. A chaque marque son engagement, PourDemain s’est concentrée sur la conversion biologique, Transition sur la transition vers l’agroécologie, et “Vivants!”, notre dernière initiative, met en avant la préservation de la biodiversité.
Nous avons choisi de mettre en avant la biodiversité plutôt que le carbone, car c’est un argument beaucoup plus parlant pour les consommateurs. Il est plus facile de se projeter en protégeant des oiseaux, des arbres ou des abeilles que de visualiser une réduction d’émissions de CO2. En utilisant des images fortes et un récit autour de la nature, nous rendons l’agroécologie plus attractive et concrète pour le grand public.
Nous croyons que l’avenir de l’agriculture passe par des modèles plus durables, conciliant juste rémunération, respect de la santé des producteurs et protection de l’environnement. Aujourd’hui, les consommateurs attendent plus : ils veulent des produits qui ont un impact positif, tant sur la nature que sur les agriculteurs.”
En tant qu’entrepreneur, quel accomplissement vous rend le plus fier ?
“Nous avons accompagné plus de 650 agriculteurs depuis la création de Beyond Green. Cette année, nous allons en soutenir 250 de plus.
Mais ce dont je suis le plus fier, c’est de voir l’impact direct sur ces producteurs. Beaucoup d’entre eux hésitent à s’engager dans l’agroécologie par crainte de pertes financières. Nous avons donc développé un modèle qui garantit un soutien financier pendant leur transition. C’est d’ailleurs une source de motivation supplémentaire pour nos équipes.
Les débuts n’ont pas été simples : avec Stéphane Delebassé, mon associé, nous étions encore étudiants. Lorsque nous avons commencé à proposer notre modèle, de nombreux agriculteurs étaient sceptiques. Il nous a fallu plusieurs années pour construire une relation de confiance et leur prouver que notre engagement était réel.
C’est dans cette dynamique que nous avons choisi de nous engager avec Pour une Agriculture du Vivant, afin de structurer un cadre clair pour accompagner nos producteurs et mesurer concrètement l’impact de nos actions.
Depuis le début de l’aventure, nous soutenons financièrement nos producteurs avec des primes agroécologiques pour leurs engagements : nous montrons, avec tous les agriculteurs engagés et tous les autres acteurs de l’agroécologie, qu’un nouveau modèle est possible. C’est une immense satisfaction.”
Un engagement personnel et stratégique
Pourquoi avoir choisi l'agroécologie ?
“Mon grand-oncle était agriculteur en Bretagne. Il a voulu passer au bio, mais les difficultés économiques l’ont forcé à revendre sa ferme et à totalement changer de métier.
Avec Stéphane, nous avons trouvé cela aberrant. Un agriculteur qui veut faire mieux pour l’environnement ne devrait pas en payer le prix seul. C’est ainsi que nous avons fondé Beyond Green : pour accompagner les producteurs vers un modèle plus vertueux, tout en assurant leur viabilité économique.
Nous avons donc construit une approche pragmatique. L’idée est simple : le coût de la transition ne doit pas reposer uniquement sur les producteurs. Nous leur garantissons un soutien financier, et nous faisons en sorte que le consommateur puisse acheter un produit de qualité à un tarif abordable. Chacun a un rôle à jouer dans cette transformation.”
Quels conseils donneriez-vous aux entreprises souhaitant s’investir dans l’agroécologie ?
“Mon conseil est de miser sur la transparence et la pédagogie. Il faut expliquer pourquoi l’agroécologie est essentielle, que ce soit sur les réseaux sociaux, sur les emballages ou en magasin. Plus on rend visible l’impact positif de ces démarches, plus elles sont acceptées par le grand public.
Enfin, l’agroécologie n’est pas qu’une stratégie commerciale, c’est une mission. Voir des agriculteurs mieux vivre grâce à cette transition, c’est ce qui donne du sens à notre travail.”
En soutenant activement les producteurs dans leur transition, en privilégiant la biodiversité comme levier d’engagement et en rendant l’agroécologie accessible aux consommateurs, Beyond Green participe à la construction d’un modèle agricole plus résilient et équitable. Un engagement qui redonne du sens et de la fierté à toute une filière.