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L’agriculture biologique
Issue d’une réflexion débutée dans les années 20, l’Agriculture Biologique (AB) est aujourd’hui un mode de production et de transformation encadré par un cahier des charges officiel. Les objectifs : respecter l’environnement, la biodiversité, le bien-être animal tout en préservant la santé des consommateurs. Une démarche qui suscite l’intérêt de plus en plus d’agriculteurs.
Une démarche amorcée dans les années 20
L’Agriculture Biologique s’inscrit dans une démarche de durabilité des écosystèmes. Il s’agit de préserver, pour aujourd’hui comme pour demain, la santé des sols, des hommes et des animaux, en se basant sur une utilisation raisonnée des ressources :
- La non-utilisation des produits chimiques de synthèse et d’OGM ;
- La prévention des dégâts liés aux ravageurs, maladies et mauvaises herbes ;
- Le raisonnement des intrants, c’est-à-dire les produits apportés sur les terres et les cultures, et des pratiques en élevage.
Ainsi, la gestion de la fertilité des sols s’appuie sur la rotation des cultures et l’épandage d’effluents d’élevage (fumiers, lisiers…) ou de matières organiques.
En termes de prévention, les agriculteurs disposent de plusieurs techniques, à combiner de préférence : moyens de protection contre les prédateurs naturels, choix d’espèces et de variétés résistantes aux maladies, rotations des cultures, travail du sol limitant les mauvaises herbes…
En ultime recours, il est possible d’utiliser des engrais, d’amendements et de produits phytopharmaceutiques à base de substances actives, d’origine naturelle, selon une liste homologuée.
Un nombre croissant de producteurs et de consommateurs
Le mode de production biologique convainc de plus en plus d’agriculteurs. En 2021, 58 413 producteurs étaient engagés dans la démarche, soit 13,4% des fermes françaises, sur presque 2,8 millions d’hectares (10,3% des surfaces)(Source : Ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire). Des chiffres qui ont plus que doublé depuis 2012. A savoir que pour obtenir la certification bio, la conversion peut prendre jusqu’à trois ans, le temps de mettre en place les bonnes pratiques.
Le bio séduit également de plus en plus les consommateurs, 9 français sur 10 ayant déclaré avoir consommé des produits bio en 2021, selon le Baromètre de consommation et de perception biologique de l’Agence Bio et du CSA. Cette étude montre également une hausse depuis 2003 de la proportion des consommateurs achetant au moins une fois par mois du bio. Une évolution qui peut s’expliquer par la démocratisation de l’offre en bio, avec une explosion des linéaires et une baisse des prix, mais aussi par l’intérêt croissant des consommateurs pour les bienfaits de l’alimentation biologique sur leur santé.
Les limites du cahier des charges de l’Agriculture Biologique
La Charte éthique de l’Agriculture Biologique publiée en 1992, est un texte fondateur de l’AB, qui en décrit les principaux objectifs. On peut y lire que l’AB doit « préserver, renouveler et accroître l’humus pour lutter contre la destruction des sols, leur érosion et leur lessivage par la diversité des cultures, des élevages et la plantation de haies pour les générations futures », ou encore qu’il faut « redonner son rôle de captatrice d’énergie solaire » à l’Agriculture Biologique. Or, si le cahier des charges de l’AB mentionne bien un objectif de préservation des sols, il n’est nullement incitatif quant à la mise en place de pratiques pour l’amélioration de la fertilité des sols.
L’Agriculture Biologique de Conservation (ABC) : le sol à l’honneur
L’ABC réunit deux approches complémentaires et convergentes, l’Agriculture Biologique et l’Agriculture de Conservation. Cette démarche concerne des agriculteurs issus de l’ACS qui parviennent à passer en bio lorsque leurs sols et leur système cultivé sont suffisamment fonctionnels pour se passer d’intrants de synthèse. Elle concerne également des agriculteurs en système Bio qui parviennent à mettre en œuvre les principes de l’ACS dans leur système via notamment la limitation du travail du sol et la couverture permanente des sols.