Autonomie Protéique des éleveurs laitiers

Comprendre les enjeux de l’agroécologie en élevage laitier, identifier les leviers de progression et diffuser les messages clés font partie des missions qui nous ont été confiées dans le cadre du projet pilote Sol et autonomie protéique en élevage laitier démarré en 2019 et clôturé en 2022. Un programme pour soutenir techniquement et financièrement, initier les pratiques régénératrices et démontrer la faisabilité pour embarquer les éleveurs plus largement.

Viser l’autonomie en protéine, Pourquoi ?

Parce que 11% du bilan carbone des élevages vient de l’achat d’aliments extérieurs dont notamment le tourteau de soja souvent importé et issu de la déforestation.

Un des premiers leviers de diminution de l’empreinte carbone des élevages et de diminution de la dépendance aux achats extérieurs se joue donc sur l’alimentation des animaux en limitant l’apport de concentré azoté.

Comment ? En produisant directement sur les fermes les protéines dont les ruminants ont besoin. Mais de quoi parle-t-on avec les protéines ? Il s’agit des légumineuses telles que la luzerne, le trèfle, la féverole, le lablab… et leur production sur la ferme a également des bienfaits complémentaires :

  • Elle limite l’apport d’engrais azotés (ce qui réduit également l’empreinte carbone)
  • Elle est bénéfique pour le portefeuille en réduisant les achats d’intrants (aliments et fertilisants azotés)
  • Elle est utile pour la biodiversité sur terre grâce à la diversification des cultures ou sous terre grâce aux fleurs et aux racines des légumineuses
  • Elle contribue à améliorer la santé des animaux grâce à une alimentation plus diversifiée.

En pratique, pour réintroduire des légumineuses dans leur rotation, les éleveurs peuvent le faire selon différentes techniques, soit en les cultivant seules (trèfle violet, luzerne…) ou en les associant dans des cultures dérobées (méteils), soit dans des cultures principales (maïs / lablab) ou encore dans des prairies temporaires (Trèfle / RayGras, Prairies suisses…).

Ce sont ces différentes pratiques qui ont été testées par les 9 éleveurs du projet. Vous découvrirez leurs retours d’expériences détaillés sur REX Agri, l’outil de partage d’expériences entre agriculteurs disponible en accès libre sur agroecologie.org ainsi que le témoignage d’un agriculteur du projet en vidéo.

La formation, un levier central

En premier lieu, pour sensibiliser les équipes de Danone à l’agroécologie à travers la visite d’une ferme pionnière puis, bien sûr pour former les agriculteurs volontaires aux pratiques régénératrices des sols et des écosystèmes. La diversité des expertises mobilisées et les thématiques abordées ont permis d’accompagner la progression des agriculteurs. Très orientées sur l’autonomie protéique initialement, les formations ont peu à peu abordé d’autres sujets tels que la valeur alimentaire des fourrages, la micro-biologie, la réduction du travail du sol ; thèmes de travail choisis par les agriculteurs au fur et à mesure de leurs réflexions…

Le point de vue de Florent Lasserre Agriculteur

Pourquoi avoir intégré le projet ?

Mon envie de participer à ce projet pilote est venue du souhait, tout d’abord, de faire des économies sur les achats de protéines. La simplification de mon assolement me posait aussi question. Je ne me voyais pas cultiver uniquement du maïs ensilage et acheter du tourteau de soja. J’avais des interrogations techniques et économiques sur mes pratiques. La possibilité de bénéficier de formation et d’expertise sur ce sujet, je l’ai vue comme l’opportunité de travailler différemment. Et aujourd’hui, le contexte économique et la fluctuation du prix des intrants ne font que conforter cette décision.

Quels sont les bénéfices pour toi ?

Aujourd’hui ma ferme est très différente de ce qu’elle était en 2019. J’ai vu très vite les résultats des changements de pratiques sur le sol, sur les animaux, sur l’organisation du travail, sur l’économie. Au-delà des fermes nous avons, nous aussi, évolué dans nos réflexions grâce au groupe, aux formations théoriques et pratiques ainsi qu’à l’expertise terrain.

Des outils sur mesure

Une fois formé, chaque agriculteur a pu mettre en place au moins une pratique agroécologique à petite ou grande échelle selon sa capacité et sa maîtrise technique. Les éleveurs ont tous progressé vis à vis de leur autonomie protéique passant de 52% en année 1 à 66% en année 2. Ces essais ont été suivis et pilotés afin d’évaluer leur pertinence technique mais aussi économique, jalon essentiel pour envisager un déploiement des techniques à grande échelle.

Cette étude a permis la production de deux fiches technico-économiques accessibles à tous les agriculteurs, orientées sur deux pratiques types : la production de méteils, riches en légumineuses et le maïs associé avec du lablab. Ces fiches présentent les résultats des pratiques testées par le groupe en estimant les coûts et les gains associés afin de permettre à d’autres agriculteurs qui voudraient se lancer sur le même territoire, de bénéficier d’indications éclairées. Les agriculteurs ont aussi partagé leurs expériences sur REXAgri dans le même objectif. Ces deux outils sont indispensables pour capitaliser sur les échecs et les succès afin d’enrichir de manière objective les données disponibles sur l’agroécologie et ainsi aller plus vite mais aussi plus loin dans la transformation des systèmes agricoles.

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