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L’agriculture raisonnée
L’agriculture raisonnée encourage des pratiques intégrant le respect de l’environnement sans compromettre la rentabilité économique de l’exploitation agricole. Une démarche encadrée par un référentiel menant à la certification.
Le terme d’agriculture raisonnée est apparu lorsque l’association Protection des Plantes et Environnement (PPE), créée en 1971, devient, en 1993, PPE-FARRE pour Forum de l’Agriculture Raisonnée Respectueuse de l’Environnement. Il n’est officialisé qu’en 2002, avec la publication d’un décret relatif à la qualification des exploitations agricoles au titre de l’agriculture raisonnée, qui a été révisé plusieurs fois depuis.
Selon ce décret, les objectifs de l’Agriculture Raisonnée sont multiples : respect de l’environnement, maîtrise des risques sanitaires, santé et sécurité au travail et bien-être des animaux. Il s’agit, au final, de trouver un équilibre entre la productivité de l’exploitation et les impacts des interventions agricoles sur l’environnement.
Un référentiel avec 103 exigences à respecter
Chaque exploitation qui s’engage dans la démarche doit respecter 103 exigences réparties dans 14 catégories, comme la connaissance de l’exploitation et de son environnement, la traçabilité des pratiques, la fertilisation minérale et organique, la protection des cultures , l’alimentation des animaux…
Sur le volet gestion des sols, les exigences sont minimes. La principale obligation est le suivi physico-chimique des sols des parcelles labourables de l’exploitation, au travers d’une analyse de sol tous les six ans. Les autres concernent la mise en place de dispositifs enherbés en bordure des cours d’eau et le recours à une diversité de cultures, ainsi que l’interdiction de brûler certains types de résidus de culture.
Si l’agriculteur estime respecter l’ensemble des exigences, il fait appel à un organisme certificateur pour réaliser les vérifications nécessaires. Sa ferme obtient, à l’issue du contrôle, le label Agriculture Raisonnée, pour une durée de cinq ans.
Ce label est toutefois quelque peu invisibilisé auprès des consommateurs, davantage familiarisés avec l’Agriculture biologique et le logo AB. Il rencontre également quelques critiques, les détracteurs estimant qu’il n’apporte pas une évolution suffisante par rapport à l’agriculture intensive, notamment en matière d’exigences écologiques.
La Certification Environnementale, une démarche qui va plus loin
Si le modèle d’agriculture raisonnée reste d’actualité, un nouveau dispositif a vu le jour en 2011, résultat d’une réflexion engagée lors du Grenelle de l’Environnement en 2007 : la Certification Environnementale des Exploitations Agricoles.
Cette certification s’appuie sur trois niveaux de progression environnementale :
- Niveau 1 : respect des pratiques essentielles de la réglementation environnementale
- Niveau 2 : adoption de techniques à faible impact environnemental
- Niveau 3 : mesure de seuils de performance environnementale en matière de biodiversité et de faible dépendance aux intrants
Les deux premiers niveaux portent sur des obligations de moyens, alors que le dernier intègre davantage une notion de mesures de résultats via des indicateurs. Il correspond à la Haute Valeur Environnementale, bien connue sous le nom de HVE. Pour obtenir cette mention, deux possibilités : les certificateurs vont s’intéresser soit aux pratiques liées à quatre thématiques – biodiversité, stratégie phytosanitaire, gestion de la fertilisation et gestion de l’irrigation- ; soit aux surfaces en infrastructures agroécologiques ou en prairies permanentes et au poids des intrants dans le chiffre d’affaires.
Au 1er janvier 2022, 24 827 exploitations avaient été certifiées HVE, contre 14 333 un an auparavant. A la demande de la Commission européenne, des évolutions ont été apportées au cahier des charges du niveau 3 de HVE afin d’en augmenter les exigences, notamment sur les infrastructures de biodiversité. Cette nouvelle version entrera en vigueur en 2023.