Guillaume… un pionnier en agroécologie

Lancé en 2021, le projet BRF a pour ambition de mettre en avant et de valoriser les innovations ainsi que les initiatives des agriculteurs pionniers en agroécologie. Appuyé par la Mirova Foundation, fonds de dotation de Mirova, ce projet s’inscrit dans un dispositif d’accompagnement personnalisé qui combine soutien financier, développement des compétences et stratégie de communication.

Chaque mois, découvrez le portrait d’un agriculteur engagé dans l’agroécologie, partageant son cheminement vers une agriculture qui régénère les sols et les avantages concrets qu’il en retire au quotidien.

Guillaume Joubert Pionnier en agroécologie

Guillaume Joubert : “Le semis direct a redonné vie à mes sols”

Une exploitation en quête de renouveau

Je me suis installé dans le Var en 2004 et, dès le début, j’ai constaté que mes sols étaient en déclin à cause de l’érosion, de la compaction en profondeur, de la battance et d’une faible teneur en matière organique. En conditions humides, mon tracteur de 120 chevaux avançait péniblement à 3,5 km/h, illustrant la difficulté de travailler ces terres dégradées. En 2006, j’ai expérimenté le non-labour, mais j’ai vite compris que cette méthode ne suffisait pas à restaurer la vitalité du sol. Ces constats m’ont obligé à repenser mes pratiques pour préserver l’avenir de mon exploitation.

Guillaume Joubert Pionnier en agroécologie
Guillaume Joubert Pionnier en agroécologie

La transition vers le semis direct et l’adoption des couverts végétaux

Face aux problèmes persistants, j’ai décidé de passer au semis direct en 2010-2011. Il est rapidement devenu évident que la préservation de la matière organique nécessitait l’introduction de couverts végétaux. Le frein majeur à ce changement était l’irrigation : dans la région, arroser pendant des mois sur 100 hectares entraînait des factures pouvant atteindre jusqu’à 35 000 euros par an, un coût phénoménal ! Pour contourner ce problème, j’ai rejoint un groupe d’agriculteurs qui m’ont fait ouvrir les yeux sur de nouvelles pratiques. Avec des voisins, on a d’abord investi dans un semoir direct de 3 mètres, que nous avons revendu quelques années après pour acheter un Jon Deer de 4 mètres, ainsi que dans un strip-till et une trémie frontale, afin de mutualiser les coûts.

Un système 100% semi-direct, stable et résilient

En adoptant le semis direct à 100 %, j’ai rapidement constaté une nette amélioration de mes sols : plus de problèmes d’érosion et un taux de matière organique qui a doublé, passant de 1,3 % à environ 2,5–3 % aujourd’hui. Même si mes terres, essentiellement sableuses-limoneuses et peu argileuses, avaient longtemps subi des cultures intensives (fertilisation minérale et irrigation importante) elles commencent enfin à se régénérer. Je reste convaincu que, malgré un manque criant de reconnaissance et de soutien officiel, ces pratiques représentent la voie d’avenir pour une agriculture durable et économiquement viable.

Guillaume Joubert Pionnier en agroécologie
Guillaume Joubert Pionnier en agroécologie

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