L’Indice de Régénération Bovin, un outil pour accompagner la transition de l’élevage vers un modèle résilient, agroécologique et durable est désormais disponible !
L’avenir de l’élevage est au coeur de nombreux débats et au croisement de plusieurs enjeux de société : impact sur le climat et l’environnement, vitalité et activité économique des territoires ruraux, bien-être animal, alimentation et santé.
Mais derrière ces derniers se cachent aussi les enjeux des éleveurs eux-mêmes : résilience face aux effets du changement climatique, volatilité des cours des matières premières et des aliments, pérennité économique et transmissibilité de leurs fermes, valeur de leur production, image de leur métier et de leur activité, sans oublier le bien-être au travail.
La transition vers des modes d’élevages agroécologiques est la seule réponse à même de réconcilier les enjeux des éleveurs, des filières, et de la société. Mais elle nécessite de sortir des caricatures et d’évaluer de manière objective et systémique le niveau agroécologique actuel des fermes d’élevage, pour en accompagner et en valoriser la progression.
C’est l’objectif de l’Indice de Régénération (IR) Bovin, créé par le mouvement Pour une Agriculture du Vivant, un outil systémique pour valoriser les externalités positives d’un élevage agroécologique et notamment les synergies entre cultures et troupeau.
L’élevage, clé de voûte de la transition agroécologique
Les productions animales et végétales, lorsqu’elles sont menées dans des systèmes spécialisés, font chacune face à des enjeux auxquels elles ne peuvent répondre seules : d’un côté, des rejets d’azote favorisant le développement des algues vertes et une réelle dépendance aux aliments concentrés issus en partie de la déforestation; de l’autre une dépendance aux engrais minéraux et aux produits phytosanitaires et un déclin continu de la fertilité des sols.
Au contraire, la reconnexion étroite de ces productions au sein d’une ferme ou entre fermes d’un territoire, apporte une réponse à ces enjeux et génère de surcroît de nombreux bénéfices : restauration de la fertilité du sol, réduction du travail du sol et de l’érosion, stockage de carbone, entretien des milieux ouverts par le pâturage, production de biodiversité, diminution de l’usage des intrants chimiques, etc…
C’est donc de la reconnexion profonde entre productions animales et végétales que naîtra un nouveau modèle agricole et alimentaire, agroécologique et durable.
L’Indice de Régénération Bovin : un outil terrain pour des transitions
Pour autant, si cet objectif de synergie entre productions animales et végétales est universel, les manières d’y parvenir doivent nécessairement être adaptées aux spécificités et au contexte de chaque ferme et de chaque territoire. C’est la raison pour laquelle l’Indice de Régénération Bovin n’est pas un cahier des charges mais un outil d’évaluation qui laisse toute liberté à l’agriculteur de choisir les techniques à mettre en oeuvre pour progresser tout en posant clairement les axes de la transition : autonomie protéique et énergétique du troupeau, part du pâturage et des fourrages pâturables dans la ration, productivité des prairies, synergies entre ateliers pour l’alimentation du troupeau, santé du troupeau.
Parce que l’agronomie est l’une des clés de réussite de la transition d’un élevage et de l’atteinte des bénéfices environnementaux associés, l’Indice de Régénération Bovin s’accompagne toujours d’un Indice de Régénération mesuré sur les cultures et les prairies de la ferme. Ce double regard sur l’atelier cultures et sur le troupeau permet à l’éleveur d’optimiser la conduite de son troupeau en cohérence avec le potentiel de son système fourrager pour viser des complémentarités réciproques.
L’Indice de Régénération Bovin : un outil terrain pour piloter la transition des filières
Créé avec les acteurs de terrain et des filières, l’Indice de Régénération permet de :
- Positionner le niveau agroécologique d’un élevage bovin ;
- Etablir et suivre un plan de progrès à partir de cet état initial ;
- Piloter la transition des approvisionnements et contractualiser au sein des filières.
Les données techniques saisies dans l’Indice de Régénération ont ainsi deux objectifs majeurs : permettre à l’agriculteur et/ou son technicien d’identifier des marges de progrès concrètes pour son système ; Quantifier et mettre en lumière les bénéfices de l’élevage en réponse aux enjeux majeurs que doivent adresser les filières (carbone, biodiversité, …).
De par son approche inédite et systémique intégrée dans une démarche de transition accompagnée par Pour une Agriculture du Vivant, l’indice de Régénération Bovin reconnecte et réconcilie deux systèmes pour démontrer tous les bénéfices de l’élevage sur une ferme et ainsi transformer les injonctions du secteur en opportunités pour les éleveurs.
Chiffres clés
Un secteur clé de la souveraineté alimentaire
- 91 000 exploitations spécialisées (lait, viande, mixte)
- 33% de la SAU
- 17M de bovins en France
Un secteur aux nombreuses contradictions économiques
- 1er producteur européen de viande et 2nd producteur de lait
- 4,3 mds aides publiques
- 25% des exploitations ont un résultat négatif (20% Elevage allaitant, 5% en élevage laitier)
- Consommation -15% depuis 20 ans (donc prix d’achat plus bas pour le producteur)
Un secteur soumis à de fortes injonctions environnementales
- 12% des émissions de GES
- SNBC : réduire de 19% les émissions du secteur agricole d’ici 2030 et de 46% d’ici 2050