Imaginé en 2021, le projet BRF vise à valoriser et reconnaître les innovations et expérimentations des agriculteurs pionniers en agroécologie. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, Mirova Foundation, le fonds de dotation de Mirova soutient l’association avec un plan d’accompagnement comprenant du mécénat financier, du mécénat de compétences et la mise en lumière du projet.
Découvrez chaque mois le portrait d’un agriculteur pionnier en agroécologie qui nous explique son cheminement vers l’agriculture de régénération des sols et les bénéfices que cela lui apporte au quotidien.
Xavier Jourdan : “Une gestion durable des sols optimise mon système de production et mes coûts”
Dans mon exploitation de Camargue, dans les Bouches-du-Rhône, j’ai toujours voulu faire différemment. Installé depuis 2013 sur une centaine d’hectares, j’ai hérité d’une terre fragilisée par des années de monoculture de riz et de blé, cultivée de manière conventionnelle.
J’ai tout de suite eu pour ambition de voir mes sols revivre. Grâce à un projet mené sur trois ans entre le Cirad et le Centre français du riz, j’ai pu convertir l’ensemble de ma ferme à l’agriculture de conservation. En suivant des principes comme l’arrêt du travail du sol, la couverture permanente et l’augmentation de la diversité cultivée sur ma ferme, avec notamment le blé sur luzerne, ainsi que le semis sous couvert végétal ou avant moisson, j’ai amélioré de façon significative la fertilité de mes terres (portance des sols, régulation des flux d’eau, etc.).
Au-delà de la biodiversité qui reprend du terrain, grâce à une présence accrue de vers de terre, j’ai également pu observer des résultats au niveau de ma rentabilité. Si les obstacles sont nombreux au début, j’ai constaté, petit à petit, que ces nouvelles pratiques ont renforcé la santé de mes sols, leur productivité et mes rendements. Mes conditions de travail se sont ainsi améliorées tout comme ma qualité de vie. Sur le plan financier, j’ai aussi pu constater des bénéfices avec, notamment, la baisse de certaines de mes charges telles que le gasoil, les produits phytosanitaires et l’entretien des machines.
La transition agroécologique que j’ai mise en œuvre montre qu’une gestion durable des sols ne se contente pas de revitaliser l’écosystème, elle optimise aussi mon système de production et réduit les coûts. Un exemple de plus qui montre que l’agriculture régénératrice est une voie gagnante, pour une production plus respectueuse et plus efficace.