Échanger, partager ces expériences entre agriculteurs est l’une des clés essentielles pour que chacun d’entre eux s’engage sereinement dans la transition agroécologique !
Chaque mois, découvrez deux REXAgri, une série de retours d’expériences rédigés par les agriculteurs qui expliquent leurs démarches et leurs tests dans le cadre de leur transition !
Noel teste des manières d’améliorer ses couverts
Noël explore des méthodes innovantes pour optimiser ses couverts végétaux, avec pour objectif d’enrichir les sols et de favoriser la biodiversité. Son approche met l’accent sur plusieurs points clés :
- Augmenter la biomasse au sol pour nourrir durablement les sols ;
- Soutenir la biodiversité souterraine en renforçant les écosystèmes microbiens et en favorisant les champignons mycorhiziens, essentiels pour la santé des cultures ;
- Introduire des légumineuses dans les couverts afin d’enrichir le sol en azote de manière naturelle ;
- Limiter l’érosion en intensifiant le développement racinaire pour une meilleure fixation du sol.
En août 2022, juste après la récolte de lin et de blé, Noël a semé deux types de couverts – avec et sans vesce – en adaptant les pratiques aux conditions météorologiques. Avant de semer, il a préparé ses parcelles avec un faux semis pour garantir une implantation optimale. Une fertilisation organique avec des bouchons de fiente de volaille (Fertak) a également été réalisée pour diversifier les apports nutritifs.
Grâce à cette stratégie et à une gestion attentive, Noël a observé une production de biomasse de 20 tonnes de matière brute ainsi qu’une meilleure rétention d’eau pour les cultures suivantes.
Fort de ces résultats encourageants, Noël souhaite étendre cette pratique à l’ensemble de son exploitation pour maximiser les bienfaits du couvert végétal.
Pour en savoir plus sur sa démarche, consultez son Rex.
Autonomie fourragère et fertilité des sols : l’approche de Romain en polyculture-élevage
Romain, agriculteur en polyculture-élevage, poursuit un objectif clair : gagner en autonomie fourragère, améliorer la fertilité des sols et réduire les interventions chimiques. Pour cela, il met en pratique une stratégie durable et innovante.
Depuis plusieurs années, Romain pratique le pâturage ovin dans les repousses de colza et de blé. Ses parcelles sont divisées en sous-parcelles pour une rotation contrôlée, évitant ainsi le surpâturage. Ce pâturage permet de valoriser la biomasse produite, qui serait autrement détruite mécaniquement, tout en enrichissant le sol grâce aux excréments de ruminants, bénéfiques pour les cultures suivantes.
Résultats observés :
- Amélioration des rendements : Le pâturage favorise la fertilité des sols, permettant de maintenir les rendements en colza et d’augmenter ceux en blé, atteignant 66 quintaux par hectare, contre une moyenne de 60 quintaux ;
- Nettoyage naturel des parcelles : En complément du non-labour et du semis direct, le pâturage contribue au contrôle des adventices, réduisant le besoin d’antigraminées, même dans les cultures suivantes de blé ou d’escourgeon après le colza ;
- Réduction des besoins en fourrage : Une économie significative de fourrage, estimée entre 5 et 6 quintaux, valorisée économiquement.
Romain ajuste cette pratique en fonction des conditions : face à un démarrage plus lent du colza ces deux dernières années, il a suspendu le pâturage pour préserver la culture.
Avec cette démarche résiliente et agroécologique, Romain concilie productivité et respect des écosystèmes.
Pour en savoir plus, consultez son Rex.