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Soutenir les agriculteurs, gardiens de notre souveraineté alimentaire
Le secteur agricole bénéficie aujourd’hui d’une bonne image auprès des consommateurs, malgré les fréquentes campagnes médiatiques de dénigrement. En effet, le métier d’agriculteur, en pleine mutation, mérite amplement ses lettres de noblesse, en raison de tous les services rendus tant sur le plan de l’alimentation que de l’environnement.
Le rôle des agriculteurs reconnu par les Français
Une étude IPSOS publiée en 1999 montrait déjà que l’agriculture était jugée comme un secteur crucial de l’économie nationale (92% des Français). Outre la fonction économique, elle est considérée positivement pour son rôle social, contribuant à la création et au maintien des emplois dans le monde rural ainsi qu’au développement du tourisme vert, et garantissant le maintien et la transmission de valeurs traditionnelles. Aussi, la majorité des Français (89%) reconnaît l’importance du rôle des producteurs sur l’entretien du paysage et l’aménagement des campagnes.
Une enquête plus récente, publiée début 2022, confirme que les agriculteurs sont bien appréciés : les Français placent ce métier en 4e position parmi les professions préférées et 91% d’entre eux affirment en avoir une bonne opinion. Les efforts fournis ces dernières années sont reconnus, tant pour assurer la qualité des produits (68% des Français) et la sécurité sanitaire (64%) que pour limiter les impacts environnementaux – pollution des sols et des eaux (54%), réchauffement climatique (52%) etc.
Ces chiffres révèlent donc que les Français ont une bonne opinion de l’agriculture, avec un intérêt croissant pour leur alimentation et plus globalement leur santé. Une réalité masquée par de nombreuses campagnes de communication, particulièrement en 2019, discréditant ce secteur et renvoyant une image négative des agriculteurs. Ce traitement médiatique amène souvent le grand public à focaliser leur attention sur des sujets (glyphosate, OGM…), sans vraiment connaître le secteur agricole, ni chercher à comprendre réellement le quotidien des producteurs, le contexte technico-économique des exploitations, l’historique des pratiques… Car derrière ces critiques généralisées, il y a des hommes et des femmes pleinement engagés dans leur métier, soucieux de bien faire leur travail.
Face à cet agribashing, un collectif d’agriculteurs a lancé un numéro vert, « Ici la Terre », en 2019, pour répondre à toutes les questions des particuliers. Une initiative à saluer, qui permet de mettre en relation « directe » producteurs et consommateurs.
Les agriculteurs, d’incontestables experts, au service de l’environnement
Le métier d’agriculteur est aujourd’hui en pleine mutation, appelant à davantage de reconnaissance face aux nouveaux défis constants rencontrés sur le terrain. Notamment, sur le positionnement de ces chefs d’entreprise qui disposent de solides compétences techniques et connaissances agronomiques ainsi qu’une bonne capacité de gestion, nécessaires pour assurer la conduite d’une exploitation. Et cela, dans un contexte où le modèle alimentaire des dernières décennies a sans cesse dévalorisé les produits agricoles, les géants de l’agro-alimentaire tirant le plus souvent les prix vers le bas.
Il est également indispensable de mettre en avant les pratiques vertueuses mises en place par de nombreux agriculteurs, visant la préservation et la régénération d’un capital naturel : production de biodiversité, séquestration du carbone de l’air, stockage et filtration de l’eau, entretien des paysages…
Ainsi, les agriculteurs sont aujourd’hui au cœur de la transition agricole et alimentaire. Il s’agit d’harmoniser le modèle de production et le vivant, avec l’humain comme pilote. Ce qui passe, notamment, par un travail collectif, avec le développement des connaissances, la mise en place de formations, le partage des savoirs entre pairs quelle que soit l’orientation de l’exploitation…
L’ultime but recherché : le bonheur intérieur brut à la ferme (BIF). Pour des agriculteurs fiers de produire des aliments de qualité, et de contribuer à la préservation de l’environnement, restant libres du choix de leurs pratiques et de leurs débouchés.