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La biodiversité, un patrimoine à préserver
L’un des grands principes de l’agroécologie, c’est de protéger et de renforcer la biodiversité. Source d’équilibre des écosystèmes, celle-ci permet en effet de soutenir la production agricole.
L’importance de la biodiversité
D’après la définition du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, la biodiversité « recouvre l’ensemble des milieux naturels et des formes de vie (plantes, animaux, champignons, bactéries…) ainsi que toutes les relations et interactions (coopération, prédation, symbiose…) qui existent, d’une part, entre les organismes vivants eux-mêmes, d’autre part, entre ces organismes et leurs milieux de vie. ». Cette notion comprend ainsi trois niveaux interdépendants : la diversité des milieux de vie à toutes les échelles (les écosystèmes), la diversité des espèces de ces milieux et la diversité des individus de chaque espèce.
Le sol est un exemple éloquent en termes de biodiversité : selon la FAO, il héberge ¼ des espèces terrestres. Ainsi, “Un sol sain typique peut contenir plusieurs espèces d’animaux vertébrés, plusieurs espèces de vers de terre, 20 à 30 espèces d’acariens, 50 à 100 espèces d’insectes, des dizaines d’espèces de nématodes, des centaines d’espèces de champignons, voire des milliers d’espèces de bactéries et d’actinomycètes.” Cette vie abondante est un indicateur de bonne santé du sol et sert au bon développement des plantes.
Un lien entre biodiversité végétale et biodiversité animale
Un rapport de l’Organisation des Nations Unies destiné à l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) fait ainsi état de la perte de ¾ de la biodiversité en un siècle, entre 1900 et 2000.
Sauvegarder la biodiversité représente donc un enjeu de taille. Qu’elle provienne d’un état naturel ou qu’elle soit cultivée, le résultat est le même : un milieu qui reste vivant et fertile avec des interactions en permanence. Léa Lugassy, agroécologue et docteure en écologie, affirme qu’ « aujourd’hui, même les défenseurs de la biodiversité cultivée la considèrent plus souvent comme un patrimoine à sauvegarder que comme une dynamique à entretenir. ».
Dans tous les cas, la présence animale va encourager la diversité végétale et vice-versa. Par exemple, dans certains systèmes d’élevage, les mélanges d’espèces ou de variétés sont très fréquemment semés pour assurer l’autonomie alimentaire du troupeau. Et plus les végétaux sont diversifiés, plus la biodiversité du vivant est élevée. Les haies, par exemple, servent d’abris pour de nombreux oiseaux, insectes… et notamment pour des auxiliaires des cultures et des espèces capables de réguler les ravageurs des cultures. En somme, pour produire de la biodiversité, il faut planter des arbres et des plantes, introduire l’élevage et laisser la place aux petites bêtes.
Les agriculteurs, premiers producteurs de biodiversité
L’agriculture joue un rôle crucial dans la production et la préservation de la biodiversité. Certaines pratiques y sont particulièrement favorables : mise en place de couverts végétaux, associations et diversification des espèces cultivées, agroforesterie, travail minimal du sol, élevage, pâturage extensif…
En parallèle, la biodiversité est essentielle aux activités des agriculteurs, qui s’appuient sur le fonctionnement d’un écosystème pour assurer leur récolte. C’est donc un moteur de production : il faut veiller à ce qu’elle reste en bon état, sans prélever plus qu’il ne faut.
Prenons l’exemple de la production de pommes. Soit les pratiques font le vide autour du verger, dans l’objectif de se prémunir des bioagresseurs, en limitant tous les facteurs (nuisibles) de biodiversité. Soit elles favorisent la biodiversité aérienne et souterraine, et donc la fertilité des parcelles, par la mise en place de couverts végétaux, de plantes différentes…