Le 5 septembre dernier, La Vache Heureuse organisait le 3ème Carrefour des éleveurs à Roézé-sur-Sarthe, à côté du Mans, avec le soutien de Pour une Agriculture du Vivant. La journée technique consacrée à la santé des sols et la santé des animaux a été un moment de partage de connaissance autour d’un objectif : construire les solutions pour atteindre une production de 25L de lait par vache et par jour sans concentrés.
Florence Jard
Ingénieure agronome
Cheffe de projet viticulture et élevage • Région Sud-Est
5 septembre 2019
Dans la matinée, 4 experts se sont relayés devant 180 personnes pour présenter les différents enjeux de ce développement : la relation entre le sol, la plante et l’alimentation, le fonctionnement spécifique du rumen et ses besoins particuliers et pour finir les natures de fourrage qui vont permettre de supprimer les concentrés.
L’ingénieur agronome, Olivier HUSSON, a démontré la relation entre les sols, les plantes et l’énergie qu’ils produisent ensemble. Il met en valeur la relation entre le pH et l’oxydoréduction pour développer le potentiel RedOx. Selon lui, si l’on développe un sol vivant et stable, on pourra produire une plante en bonne santé, qui saura donner les bons apports à l’animal.
Le potentiel RedOx permettrait même de déterminer le meilleur moment de récolte pour un fourrage nutritif : entre 6h et 10h du matin par temps ensoleillé !
Christine JULIEN, responsable R&D Ruminant, rejoint la théorie d’Olivier et nous explique l’importance d’équilibrer l’oxydation et pH dans le rumen pour éviter des maladies et favoriser la rumination. Elle nous présente également le danger des concentrés qui peuvent bouleverser l’équilibre du rumen.
Selon elle, il faut se focaliser sur la capacité des ruminants à valoriser la cellulose.
En concordance avec les précédents avis, Florian MOULIN, technicien contrôle laitier, souhaite voir se développer des fourrages plus énergétiques et digestibles, qui permettraient à la vache d’en ingérer une quantité suffisante pour produire une grande quantité de lait. Il préconise un sol vivant pour avoir une bonne alimentation entre pâturage et foin, pour supprimer petit à petit les concentrés.
L’ancien ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, présent lors de la matinée, a félicité et encouragé la recherche pour valoriser les sols et la photosynthèse. Pour lui, ce sont ce type de résultats qui pourront montrer qu’on peut combiner l’enjeu économique et écologique dans l’agriculture.
Lors de la journée, nous avons également reçu le point de vue de Catherine JOURNEL, vétérinaire, qui, à son tour, a félicité la recherche et l’implication du public. Elle donne certaines recommandations et pistes de vigilance qu’elle a pu rencontrer lors de ses expériences avec des élevages, notamment sur la problématique de l’eau.
Au terme de cette journée, les participants ont pu rechercher des solutions à des cas d’école. L’échange et l’enthousiasme des participants à s’entraider montre la capacité de la filière élevage à se développer en agroécologie tout en devenant autonome.