Alexis… un pionnier en agroécologie

Imaginé en 2021, le projet BRF vise à valoriser et reconnaître les innovations et expérimentations des agriculteurs pionniers en agroécologie. Le projet Bourse de recherche à la ferme est soutenu par Mirova Foundation, le fonds de dotation de Mirova dans le cadre d’un plan d’accompagnement sur-mesure (financier, compétences et communication).

Découvrez chaque mois le portrait d’un agriculteur pionnier en agroécologie qui nous explique son cheminement vers l’agriculture de régénération des sols et les bénéfices que cela lui apporte au quotidien.

BRF Alexis Long

Alexis Ammeux : "Les couverts végétaux ont transformé ma ferme et mes sols."

Une transition familiale vers des pratiques durables

J’ai repris la ferme familiale en 2011, dans les Flandres, après plusieurs générations d’agriculteurs. Mon père avait déjà amorcé un virage en arrêtant le labour en 2008, mais c’est en 2015 que j’ai véritablement changé ma façon de faire. Sur nos 100 hectares, où je cultive pommes de terre, betteraves, blé, haricots et pois de conserve, j’ai progressivement simplifié mes pratiques culturales. Les nombreuses formations que j’ai suivies ont joué un rôle crucial dans ma transition et dans ma compréhension de la vie du sol et de la biodiversité. Ces échanges m’ont donné les clés pour intégrer des pratiques plus respectueuses et efficaces sur mon exploitation.

BRF Alexis Ammeux

Des résultats visibles et concrets

Malgré la réduction du travail du sol, l’apport d’effluents et d’amendements organiques, mes taux de matière organique dans mes sols continuaient de stagner. C’est en changeant ma manière de faire des couverts végétaux que les bénéfices sont devenus évidents. 

En dix ans, la matière organique de mes sols a progressé de 0,9 %, et leur biodiversité s’est considérablement enrichie. Grâce à mes techniques et mes rotations variées qui ont cassé le cycle des maladies en attirant plus d’auxiliaires naturels, mes problèmes de salissement ou de ravageurs ont bien diminué. J’arrive désormais à me passer de glyphosate et d’insecticides. Aujourd’hui, mes rendements sont similaires, voire supérieurs à ceux d’un système conventionnel. J’obtiens une meilleure résilience face aux aléas climatiques et, malgré les idées reçues, la qualité de mes pommes de terres et de leur peau sont meilleures.

Un système rentable au service du vivant

Mon objectif a toujours été d’améliorer la vie du sol tout en assurant la viabilité économique de mon exploitation. Les couverts végétaux, bien que coûteux à implanter, ont été la clé de cette réussite : ils augmentent la fertilité, réduisent les charges liées aux produits chimiques et améliorent la structure des sols. À force d’expériences, j’ai compris que dans ma région, il est nécessaire de faire de gros couverts et donc de semer tôt pour maximiser leur efficacité : en effet, un jour de croissance d’août équivaut à deux jours de septembre  ! Je sème désormais en direct derrière la moissonneuse batteuse, sans déchaumer. Cela me permet d’avoir des couverts plus diversifiés pendant 8 mois, leur destruction étant ainsi au plus proche des plantations et semis de printemps. 

Grâce à ces pratiques, mon système agricole est devenu plus résilient, plus durable, et parfois aussi performant qu’un système conventionnel. Je suis convaincu que cette approche est une voie d’avenir pour une agriculture à la fois respectueuse de l’environnement et rentable pour les agriculteurs.

 

Pour aller plus loin, Alexis Ammeux a partagé sa démarche dans une vidéo réalisée par notre partenaire, Ver de Terre Production.

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